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Le PACS étranger/sans-papier : démarches et implications

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Sacha Setkic
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Le PACS étranger/sans-papier : démarches et implications

Pacs avec un étranger ou sans-papier : votre union est-elle bloquée par des démarches administratives complexes ou des inquiétudes sur la régularisation ? Sachez que si le PACS est légalement possible quel que soit le statut de votre partenaire, il ne garantit pas automatiquement un titre de séjour. Ce guide vous dévoile les étapes clés : les documents spécifiques (certificat de coutume, traductions assermentées), les preuves de vie commune indispensables (factures communes, attestations de témoins), et les risques d’un dossier mal préparé. Découvrez aussi pourquoi un accompagnement juridique reste crucial pour transformer votre engagement en sécurité administrative.

Se pacser avec un étranger ou un sans-papier : une démarche possible mais encadrée

Le Pacte Civil de Solidarité (PACS) est ouvert à tout couple majeur, y compris avec un étranger en situation irrégulière. Cette union ne garantit pas un titre de séjour ni l’accès automatique à la nationalité française.

Le PACS, une union civile accessible à tous les couples

Le PACS s’adresse à tout couple majeur, sans lien familial interdit, indépendamment de la nationalité ou du statut. Un Français peut donc se pacser avec un sans-papier, en prouvant une vie commune par déclaration sur l’honneur. Les pièces requises incluent une pièce d’identité, un acte de naissance récent, un certificat de non-PACS et, pour l’étranger, un certificat de coutume. L’enregistrement en mairie valide le PACS avec effet immédiat.

Attention : le PACS n’est pas une voie directe vers la régularisation ou la nationalité

Le PACS n’accorde aucun droit automatique à un titre de séjour ou à la nationalité. Il peut être un élément de preuve pour une carte « vie privée et familiale » (article L 423-23 du CESEDA), sous certaines conditions (vie commune, justificatifs). Une demande immédiate est déconseillée : un dossier faible risque un refus ou une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Selon les textes officiels, le PACS n’ouvre pas droit à la nationalité, contrairement au mariage. L’aide d’un avocat est conseillée pour la régularisation.

Quelles sont les conditions et où enregistrer le pacs ?

Les conditions universelles pour se pacser

Le PACS est ouvert à tous les adultes, quelle que soit leur nationalité, sous réserve de respecter des conditions strictes. Ces règles s'appliquent sans exception.

  • Majorité légale : Chaque partenaire doit avoir l'âge de la majorité selon la loi de son pays d'origine. Par exemple, un partenaire tunisien doit avoir 20 ans, contre 18 ans pour un Français.
  • Statut matrimonial : Aucun des deux ne peut être marié ou pacsé avec une autre personne.
  • Lien de parenté : Aucun lien familial direct (parents/enfants, frères/sœurs) ou proche (cousins germains) n'est autorisé.
  • Engagement de vie commune : Les partenaires doivent déclarer une résidence commune, même si la cohabitation n'est pas immédiate.

Ces dispositions figurent dans le Code civil français et sont contrôlées par l'officier d'état civil lors de l'enregistrement.

Les différents lieux pour enregistrer un pacs

Le PACS peut être enregistré dans trois cadres bien définis, selon la situation géographique et administrative du couple.

  1. En mairie : C'est l'option la plus courante. La déclaration se fait devant l'officier d'état civil de la mairie du lieu de résidence commune. Les deux partenaires doivent présenter les documents requis et être présents physiquement.
  2. Chez un notaire : Ce choix implique des frais supplémentaires (environ 150 à 500 euros) mais offre l'avantage d'une rédaction personnalisée de la convention de PACS. Le notaire gère ensuite l'enregistrement.
  3. Au consulat ou à l'ambassade de France : Réservé aux couples vivant à l'étranger, selon les précisions du ministère des Affaires étrangères. Une condition cruciale : au moins un partenaire doit être français.

Le choix du lieu dépend du lieu de résidence principale du couple et de la nationalité des partenaires. En cas de doute, une consultation préalable auprès de l'administration concernée est recommandée.

Le dossier de pacs : la liste complète des documents à fournir

Constituer un dossier complet est essentiel pour contractualiser un PACS avec un étranger ou une personne sans-papier. Les exigences varient selon la situation administrative. Le PACS peut être enregistré à la mairie du lieu de résidence commune, chez un notaire (avec frais) ou dans une ambassade/consulat si le couple vit à l'étranger. Les deux partenaires doivent être présents à l'enregistrement. Chaque document valide l'identité, la capacité juridique et l'absence de liens familiaux. Voici les documents indispensables.

Les pièces justificatives pour constituer votre dossier

Document Description et points de vigilance Partenaire concerné
Déclaration conjointe de PACS (Cerfa n°15725) Inclut les attestations sur l'honneur de non-parenté, non-alliance et résidence commune. Doit être signé par les deux partenaires et déposé en mairie, notaire ou ambassade/consulat. Les deux partenaires
Convention de PACS (Cerfa n°15726 ou personnalisée) Établit le régime de séparation des biens par défaut. Une version personnalisée (via notaire) peut inclure des clauses : indivision, aides financières, partage des biens. La version Cerfa est gratuite et simplifiée. Les deux partenaires
Pièce d'identité Carte d'identité ou passeport valide. Pour un sans-papier : passeport expiré ou document officiel avec photo (ex. attestation de demande d'asile), sous validation de l'officier d'état civil. Les deux partenaires
Acte de naissance (copie intégrale ou extrait avec filiation) Moins de 3 mois pour un acte français, moins de 6 mois pour un acte étranger. Traduction assermentée obligatoire + légalisation (apostille si pays de la Convention de La Haye). Les deux partenaires
Certificat de coutume Atteste la majorité, le célibat et la capacité juridique du partenaire étranger. Délivré par le consulat ou l’ambassade du pays d’origine. Si indisponible : attestation d’un avocat local ou autorités compétentes. Partenaire étranger uniquement
Certificat de non-PACS Valable 3 mois. À demander au Service central d’état civil.

Pour un partenaire étranger, certaines pièces exigent des démarches supplémentaires, comme la traduction assermentée ou l'apostille. Le Service central d'état civil délivre le certificat de non-PACS en 48 à 72 heures. Attention : un acte étranger peut nécessiter une légalisation consulaire ou un visa du ministère des Affaires étrangères. Les préfectures vérifient la réalité de la vie commune via des enquêtes de voisinage pour les demandes de titre de séjour. Des documents comme des factures communes (électricité, loyer), contrats de bail ou témoignages écrits servent de preuves solides. Le PACS n'accorde pas automatiquement un titre de séjour, mais il peut faciliter une demande de carte "vie privée et familiale" après 1 an de vie commune effective.

L'impact du pacs sur la demande de titre de séjour "vie privée et familiale"

Le pacs : un élément favorable mais pas un droit automatique au séjour

Le Pacte Civil de Solidarité (PACS) n'ouvre pas automatiquement un droit au séjour pour un étranger en France. Selon Service-Public.fr, ce dispositif reste néanmoins un élément essentiel d'appréciation des liens personnels en France, au titre de l'article L423-23 du CESEDA. Contrairement au mariage, le PACS ne garantit pas une carte de séjour. La préfecture analyse chaque dossier en évaluant la stabilité de la relation et la réalité de la vie commune, évitant ainsi les abus liés à des "PACS blancs".

Le partenaire étranger doit être majeur selon sa loi nationale et justifier d'une communauté de vie effective avec un partenaire français. Les documents administratifs (comme un avis d'imposition commun ou un bail partagé) pèsent davantage que des témoignages, car ils établissent un historique de vie commune. Il est crucial de comprendre que le PACS, bien que symboliquement fort, ne remplace pas des preuves matérielles solides.

Prouver une communauté de vie stable et ancienne : la clé du dossier

Service-Public.fr précise qu'une vie commune d'au moins un an est généralement requise pour obtenir un titre de séjour. Cette durée démontre la solidité du lien affectif et l'intégration en France. Les preuves doivent couvrir toute la période de cohabitation, y compris avant le PACS.

  • Contrat de bail ou quittances de loyer aux deux noms
  • Factures (électricité, gaz, internet) aux deux noms sur 12 mois minimum
  • Relevé d'identité bancaire (RIB) d'un compte joint avec opérations régulières
  • Avis d'imposition commun ou déclaration de Pacs sur l'acte de naissance
  • Attestations de témoins (non familiaux), photographies datées, échanges de courrier

Les documents administratifs (comme un avis d'imposition commun) sont particulièrement valorisés par l'administration, renforçant la crédibilité du dossier. Les factures doivent être continues sur 12 mois et associées à d'autres preuves (témoignages, photos) pour éviter les doutes sur leur authenticité.

Les risques d'une demande prématurée et l'importance du conseil juridique

Déposer une demande trop tôt après le PACS est risqué. Sans preuves solides d'une communauté de vie établie, l'administration peut juger le dossier irrecevable, voire engager une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Un refus complique les démarches futures, en créant un précédent de suspicion.

Un avocat spécialisé en droit des étrangers est donc indispensable. Il guide dans la constitution du dossier, maximise les preuves tangibles (comme des factures croisées avec des témoignages) et anticipe les vérifications préfectorales (enquêtes de voisinage, contrôles de comptes bancaires). En cas de refus, il assiste dans les recours devant le tribunal administratif, un processus complexe pour les non-initiés.

Le coût d'une demande est de 225 € (droit de timbre et taxe), avec des frais supplémentaires possibles si l'entrée s'est faite sans visa long séjour. Le recours à un juriste permet d'éviter ces coûts inutiles liés à un dossier incomplet.

Les autres implications du pacs : fiscalité et protection sociale

Les avantages fiscaux et les obligations matérielles du pacs

Le Pacte Civil de Solidarité (PACS) offre des avantages fiscaux dès l’année de sa conclusion. Les partenaires peuvent opter pour une déclaration commune d’impôts, bénéficiant d’un quotient familial divisé en deux parts. Cela peut réduire l’impôt sur le revenu, notamment grâce à des taux personnalisés ou individualisés pour le prélèvement à la source.

  • Aide matérielle réciproque : Les partenaires doivent contribuer aux charges du ménage selon leurs moyens.
  • Solidarité des dettes : Les dettes pour les besoins de la vie courante sont partagées, sauf montants excessifs.
  • Exonération des droits de succession : Le partenaire survivant est dispensé de payer ces frais.
  • Droits en matière de logement et de travail : Accès à des congés pour événements familiaux et priorité pour les mutations professionnelles.

Cependant, le PACS n’entraîne pas de régime commun de biens par défaut. Les ressources des deux partenaires sont cumulées pour certaines aides sociales, ce qui peut réduire certains droits individuels comme l’allocation de veuvage.

Accès à la protection sociale pour le partenaire sans-papier pacsé

Le PACS facilite les démarches administratives, mais ne garantit pas automatiquement l’accès à la Protection Universelle Maladie (PUMA). Pour les étrangers sans-papiers, l’Aide Médicale de l’État (AME) reste la principale option, sous conditions strictes.

L’AME exige une résidence stable en France depuis plus de trois mois et des revenus inférieurs à des plafonds variables (10 339 € pour une personne seule en métropole). Elle couvre 100 % des soins urgents, consultations, hospitalisations et médicaments, mais exclut les cures thermales ou certains traitements non urgents avant 9 mois d’éligibilité.

Les démarches pour l’AME nécessitent un formulaire Cerfa 11573 et un dépôt en personne à la CPAM ou via des structures partenaires. En cas de refus, un recours gracieux ou un recours devant le tribunal administratif est possible.

Pour les mineurs, l’AME est accessible sans délai ni conditions de ressources. Les soins urgents restent néanmoins pris en charge à l’hôpital même en l’absence d’AME, notamment pour la grossesse ou les risques vitaux.

Pacs avec un étranger : Ce qu'il faut retenir avant de se lancer

Synthèse des démarches et des points de vigilance

Le PACS avec un étranger ou une personne sans-papier est juridiquement réalisable, mais nécessite une attention particulière aux formalités administratives. Une preuve d'une année de vie commune stable est indispensable pour toute demande de titre de séjour « vie privée et familiale ».

Les documents spécifiques incluent un certificat de coutume et une traduction assermentée des actes d'état civil étrangers. Bien qu'un PACS facilite la reconnaissance de liens familiaux, il n'offre aucun droit automatique à la nationalité française. L'administration évalue chaque cas individuellement.

L'accompagnement par un avocat : un investissement essentiel

Face à l'incertitude des démarches, l'assistance d'un avocat spécialisé en droit des étrangers devient incontournable. Il permet de constituer un dossier solide en démontrant la réalité de la vie commune via des justificatifs probants. Sans accompagnement, les erreurs de procédure ou les dossiers incomplets entraînent souvent des refus.

Un PACS bien préparé reste néanmoins l'un des moyens les plus efficaces pour un étranger sans-papier de légaliser sa situation. Il ouvre des droits sociaux et fiscaux, tout en facilitant les démarches de titre de séjour sous conditions. Cette démarche, bien que complexe, reste porteuse d'espoir pour construire un projet commun en France.

Conclure un PACS avec un étranger ou un sans-papier est possible, mais ne garantit pas la régularisation. La preuve d’une vie commune stable et ancienne reste essentielle pour toute demande de titre de séjour. Recourir à un avocat spécialisé est fortement recommandé pour sécuriser les démarches et maximiser les chances de succès, dans un cadre juridique complexe et exigeant.

Sommaire
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Les questions fréquentes de nos apprenants

1
Peut-on se pacser avec un sans-papier en France ?
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Oui. Le PACS est ouvert à tous les couples majeurs, quel que soit le statut de séjour du partenaire étranger. L’officier d’état civil vérifie seulement la capacité, l’identité, l’absence de mariage/PACS et le respect des règles de parenté, pas la régularité du séjour.

2
Le PACS donne-t-il automatiquement un titre de séjour ?
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Non. Le PACS ne donne aucun droit automatique au séjour. Il sert de preuve de lien stable pour une éventuelle carte « vie privée et familiale », à condition de démontrer une vie commune réelle et ancienne (bail, factures, compte joint, impôts, etc.). Un dossier faible peut mener à un refus, voire à une OQTF.

3
Quels documents spécifiques faut-il pour un PACS avec un étranger ?
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En plus des pièces classiques (pièce d’identité, acte de naissance, formulaires Cerfa, convention de PACS), le partenaire étranger doit en général fournir :

  • un certificat de coutume (loi de son pays : majorité, célibat, capacité) ;
  • un acte de naissance récent traduit par un traducteur assermenté et, si nécessaire, apostillé/légalisé ;
  • un certificat de non-PACS s’il est né à l’étranger.

Pour une demande de titre de séjour ensuite, il faudra ajouter des preuves solides de vie commune sur au moins un an.

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Sacha Setkic
Directeur Général de EDUF
Sacha Setkic est Directeur Général d’EDUF, École du Français. Spécialiste de la formation linguistique et de l’intégration des publics étrangers en France, il accompagne chaque année des centaines d’apprenants dans leur parcours vers la maîtrise du français et la réussite de leurs démarches administratives et professionnelles. Passionné par l’éducation et l’innovation pédagogique, il s’attache à développer des programmes de formation accessibles, certifiants et adaptés aux besoins réels des apprenants.